Vous en connaissez et en consultez tous les jours, elles sont des moyens faciles de se souvenir et d’accéder à un site web mais cachent quelques complexités : nous parlons des adresses web, plus couramment appelées URL pour Uniform Resource Locator. Et pour clore le débat dès maintenant, c’est « une » URL !
Pourquoi utilise-t-on des URLs ?
À la base de tout site, il y a une zone DNS qui permet d’attribuer une adresse IP à un nom de domaine, qui correspond à l’accès internet du serveur sur lequel le site se trouve. Plus de détail sur le serveur DNS sur notre article de blog.
Cette adresse IP n’est pas vraiment lisible ni compréhensible, c’est une suite de chiffres (voire de lettres aussi pour les adresses IPv6) qu’il est difficile de retenir. C’est là qu’un nom de domaine intervient. Lors de la mise en ligne d’un site, nous associons ces deux données ensemble via la configuration d’une entrée sur la zone DNS. Cette action est appelée : faire pointer un nom de domaine.
Mais le nom de domaine n’est qu’une petite partie de l’URL.
Décomposer une URL
Prenons l’URL du site que vous êtes en train de consulter et décomposons-là :
« https » représente le protocole utilisé par le site, il désigne la méthode de communication utilisée. En naviguant sur le web, vous verrez soit HTTP pour Hypertext Transfor Protocol ou sa version sécurisée HTTPS. Mais il existe de nombreux autres protocoles : FTP et SFTP, SSH, SMTP…
Et oui, www est en fait un sous-domaine. Il est couramment utilisé de cette façon par convention, le www faisant référence au World Wide Web. Mais il est aussi très commun d’utiliser un sous-domaine afin de diviser les différentes fonctionnalités d’un site. Par exemple, ChatGPT est disponible à l’adresse chat.openai.com, il s’agit d’un sous-domaine destiné au chat hébergé sur le nom de domaine openai.com.
pix-associates.com est notre nom de domaine, que nous avons acheté auprès d’un registrar et qui est associé à l’adresse IP du serveur où est hébergé le site. Il est à renouveler tous les ans.
Si cette information fait partie du nom de domaine, elle porte aussi le nom de TLD pour Top Level Domain. C’est cette information qui détermine le prix du nom de domaine, les plus prisés étant les .com.
Enfin, le chemin qui amène à la page consultée sur le site reflète une hiérarchie dans les pages. C’est également une convention de l’écrire de cette façon, mais en réalité derrière ce nom se cache très souvent une page php, par exemple blog.php et une règle de réécriture dans la configuration du serveur (Apache ou Nginx) lui permet d’être affichée plus simplement.
Nous pouvons aller encore plus loin :
- ?s=internet : les paramètres GET sont des informations qui sont récupérées dans le code, ils sont délimités par un premier « ? » puis séparés par des « & », le nom du paramètre est donné avant un « = » et sa valeur ensuite. Ils sont souvent utilisés pour des barres de recherche, par exemple sur Google : /search?q=ma+recherche+google
- #titre : les ancres sont utilisées afin d’atterrir à un endroit précis d’une page, elles sont très utilisées pour les sites dits one page afin de naviguer plus facilement dans le cas où le contenu est condensé sur une seule page.
Rétrospective sur le TLD
Le TLD a une signification bien précise. À l’origine, les TLDs étaient basés sur des catégories :
- .com pour les entreprises commerciales
- .org pour les organisations à but non lucratif
- .gov pour les gouvernements
- .edu pour l’éducation
Puis des TLDs géographiques ont été introduits faisant référence au code du pays : .fr (France), .us (États-Unis), .uk (Royaume-Uni), .de (Allemagne)… ainsi que d’autres TLDs génériques (.info, .biz…) pour répondre à la multiplication et diversification de sites web. La multitude de choix et l’absence de régulation derrière les TLDs (à part certains qui nécessitent une vérification comme le .gov qui est strictement réservé à cet effet), a rendu flou toute cette catégorisation qui s’est peu à peu perdue.
L’exemple le plus parlant est de voir comment les TLDs géographiques ont été détournés et récupérés par des communautés ou des entreprises, à cause de leur connotation.
Les acronymes détournés
- .gg : Guernesey, réutilisé pour les sites relatifs aux jeux vidéos
- .io : Territoire britannique de l’océan Indien, réutilisés par des entreprises tech
- .ai : Anguilla, pour tout ce qui est relatif à l’intelligence artificielle
Les entreprises chanceuses de partager leur acronyme avec le code d’un pays
- .sc : Seychelles, réutilisé par Snapchat
- .ms: Montserrat, repris par Microsoft
- .yt : Mayotte, par YouTube
Jouer sur les sonorités afin de lire le nom de domaine comme un seul mot
- is : Islande, afin de créer des noms de domaines qui ressemblent à des phrases courtes du type « that.is »
- .ly : Lybie, adopté comme l’ancêtre de Tiktok musical.ly ou encore bit.ly
- .be : Belgique, utilisé par youtube pour avoir des liens raccourcis qui recomposent le nom de la marque : youtu.be,
- .me : Monténégro, permet des jeux de mots comme meet.me
La liste de tous les TLDs géographiques est à consulter sur Wikipédia (anglais).
Si certains navigateurs à l’instar de Safari proposent par défaut de cacher les URLs, nous vous conseillons de les laisser visibles et de garder un oeil dessus, notamment pour surveiller que la navigation se fait bien toujours en HTTPS et que le nom de domaine n’a pas changé entre deux liens afin d’éviter le phishing.
